On a longtemps confondu, dans la personne de Marie-Madeleine, trois femmes évoquées dans les Évangiles :

La pécheresse anonyme qu'on voit verser du parfum sur les pieds de Jésus puis les essuyer de ses cheveux (Lc 7, 37-50) ;

Marie de Béthanie, sour de Marthe et de Lazare, qui elle aussi de parfum les pieds de Jésus et les essuya de ses cheveux (Jn 11, 1 ; 12, 3) ;

Marie de Magdala (Magdala est une bourgade du lac de Tibériade), dont Jésus avait chassé sept démons (Lc 8, 2) et qu'on voit au pied de la croix lors de la mort de Jésus ; elles assiste à la mise au tombeau et revient sur place le surlendemain pour apporter de quoi embaumer le corps de Jésus, trouve le tombeau vide, puis, la première, voit le Christ ressuscité et va l'annoncer aux apôtres. C'est cette dernière qui figure au nouveau calendrier romain.

En raison de la confusion qui a été longtemps faite entre les trois personnages, Marie-Madeleine est à la fois la patronne des filles repenties, des parfumeurs et des gantiers. C'est la même confusion qu'on retrouve dans les diverses traditions selon lesquelles Marie-Madeleine serait venue en Gaule ; à partir du XIè siècle, on a ainsi honorée de prétendues reliques d'elle à Vezelay, origine d'un pèlerinage sur la route de Saint-Jacques de Compostelle, allait être très fréquenté. De même, en Provence, à partir du XIIIè siècle, des pélerinages célèbres ont attiré les foules, d'une part aux Saintes Maries de la Mer où Marie-Madeleine aurait débarqué avec son frère Lazare, plusieurs des saintes femmes et leur servante légendaire Sarah, patronne des Gitans ; d'autre part, à la Sainte-Baume, où elle aurait vécu dans une grotte, et à Saint-Maximin, où son corps aurait d'abord reposé.